Abdelmalek Boudiaf, wali d’Oran, à TSA
Entretien réalisé par Hamid Guemache
Vous êtes à Marseille où vous participez au 6e Forum mondial de l’eau. Vous allez faire une intervention. Qu’allez‑vous dire ?
Je vais donner une conférence demain où je développerai l’expérience de la gestion de l’eau en Algérie. Particulièrement l’expérience que j’ai entamée à Constantine, où j’étais wali, et celle je mène actuellement à Oran. Il s’agit de répondre à la problématique suivante : sommes‑nous en mesure d’assurer de l’eau 24 heures sur 24 aux populations ? Et là, je détaillerai notre expérience. L’Algérie a réalisé 65 barrages et une quinzaine sont en cours de réalisation. La politique de dessalement a porté ses fruits. Il y a plus dix unités dont la plus grande à l’échelle mondiale se trouve à Oran. Elle sera mise en service dans moins d’un mois.
Le problème de l’eau potable va être réglé définitivement. C’est un problème crucial qui a toujours été posé aux citoyens de cette ville et à tous les responsables locaux et centraux. À partir de ce mois, l’eau sera distribuée 24 h sur 24 dans les foyers d’Oran. Il y a le volet assainissement. Des efforts considérables sont déployés pour l’éradication des fosses sceptiques, la réalisation des réseaux d’assainissement et stations d’épuration, la dépollution des plages oranaises sur 130 km. La réutilisation des eaux usées traitées dans l’irrigation agricole. Ces résultats sont la conséquence d’une stratégie visant à résoudre la crise de l’eau.
La ville d’Oran a souffert énormément du manque d’eau. La crise a été réglée. Combien cela a‑t‑il coûté ?
Je ne peux pas vous donner un chiffre, mais cela a coûté beaucoup d’argent. Il aurait fallu réhabiliter les réseaux, dépolluer les plages, régler les problèmes des rejets des eaux usées à ciel ouvert, celui des décharges sauvages, de la disponibilité de l’eau, de la réutilisation de l’eau usée et de la mise en service des stations de dessalement. Oran est en train de changer actuellement.
Le problème de la disponibilité de l’eau réglé, quel sera le défi pour une ville comme Oran ?
L’eau est maintenant disponible. Il faut régler le problème de l’assainissement. La dépollution des plages doit se poursuivre. Cela va attirer des touristes avec des impacts positifs garantis sur l’économie locale et la création d’emplois. Le défi maintenant est comment sécuriser l’alimentation en eau de la ville. À présent, il faut penser d’ores et déjà à sécuriser le réseau actuel, en optant pour une deuxième et une troisième conduite d’eau potable.