la participation du FFS aux législatives est encensée comme «position respectée et respectable» par le responsable du RND.
Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, qui semblait un peu en retrait jusqu'ici, peaufine sa précampagne avec un agenda serré. Il sera présent à la rencontre d'aujourd'hui consacrée aux «jeunes» après celle consacrée à «la femme et les réformes politiques» tenue au début du mois à Alger. D'après les déclarations du Premier ministre, la machine de fabrique des partis aura le vent en poupe.
A moins de deux mois des législatives, le département de l'intérieur serait appelé à appuyer davantage sur le champignon pour accélérer la cadence des agréments. «Environ 100 partis politiques seront accrédités d'ici le rendez-vous des prochaines législatives», a déclaré Ahmed Ouyahia, dans son entretien accordé au quotidien El Khabar. Si les observateurs jugent invraisemblable l'accréditation de plusieurs partis dans une période aussi courte (un mois), le secrétaire général du RND, qui qualifie de juste la décision de geler l'accréditation des partis pendant 10 ans, ne voit pas d'inconvénients qu'«on multiplie des sésames tant attendus et convoités à autant de partis». En somme, selon les observateurs, «des partis-éprouvettes et sigles nouveaux qui piaffent d'impatience de prendre part au scrutin des législatives au risque d'encombrer davantage la scène politique et de brouiller les cartes de ce scrutin». Concernant le fait politique marquant de la semaine, à savoir le cas du retrait volontaire de Saïd Sadi de la direction de sa formation, M.Ouyahia dit respecter cette décision en se gardant de la commenter. En revanche, la participation du FFS aux législatives est encensée comme «position respectée et respectable» par le responsable du RND. A la question de savoir si l'Algérie a engagé ses réformes sous l'effet de pressions étrangères? Le Premier ministre a déclaré que «l'Algérie n'est pas un pays à subir une pression ni un pays qui reçoit les ordres d'autrui».
Cependant, autre sorte de «main étrangère» est invoquée. Il a affirmé l'existence d' «une autre sorte de pressions dues à des révoltes arabes». Le secrétaire général du RND a indiqué que certaines parties soucieuses de protéger leurs intérêts ont soutenu un courant, avant de changer, subitement, de camp, une fois que leurs intérêts ont changé. L'allusion est faite à des pays qui, selon lui, «ont tenté d'utiliser l'événement de marches de protestation organisées à Alger en janvier dernier, en leur faveur en prévision des élections qui allaient se dérouler dans leurs pays...toutefois, l'Algérie a fait l'exception». Ainsi, «certains pays nous attendent au tournant», fait-il savoir. Car explique-t-il, il n'est pas aussi sûr qu'«on soit sortis de crise et allons réussir les prochaines législatives». Le contraire n'est pas tout à fait écarté. Les pays évoqués, estime-t-il «attendent de voir si les législatives prochaines vont être transparentes et réussies et constater le contenu de la Constitution révisée», pour agir. Par ailleurs, M.Ouyahia n'est nullement gêné qu'il soit désigné comme «militaire habillé en civil» par Maître Ali Yahia Abdenour. En s'inscrivant comme partisan de la réouverture des frontières avec le Maroc, il souligne que «les relations entre les deux peuples algérien et marocain ont toujours été et restent très bonnes, ce que nous pouvons dire c'est que nous sommes voisins et que nous avons un avenir mais également un passé commun». S'il n'a pas donné de date fixée pour la réouverture de la frontière terrestre, il avance cependant que «les choses avancent actuellement de manière excellente sur la base de visites échangées et de réunions des deux côtés, ce qui annonce un réchauffement des relations», les «frontières vont donc obligatoirement être ouvertes». Ouyahia a réfuté que l'Algérie lie la réouverture des frontières terrestres au dossier du Sahara occidental, et a également réfuté qu'il y ait entre l'Algérie et le Maroc un différend sur la bande frontalière: «Nous souhaitons que des déclarations ne viennent pas démolir la tentative de rapprochement entre les deux pays.» Enfin, l'approche selon laquelle l'Algérie s'est opposée aux révoltes arabes et a soutenu les régimes totalitaires, est totalement rejetée par le secrétaire général du RND, en soulignant qu' «en diplomatie, et en relations étrangères, il n'existe pas une chose qui s'appelle amitié ou amour, il s'agit uniquement d'une question d'intérêt et de principes aussi». A propos de la question syrienne, le secrétaire général du RND a expliqué que plusieurs analyses peuvent être faites à ce sujet, toutefois: «Est-ce que tout est spontané en Syrie?» s'est-il interrogé.
L'Expression